Deux hommes, une femme et une cuisine

Deux hommes, une femme et une cuisine

Quelques heures plus tard, nous étions dans un petit motel miteux appellé "The trinity moons". Les deux hommes étaient en intense réflexion. Sam sur son PC portable, Dean dans un espèce de vieille agenda. Ne sachant que faire, je m'étais allongée sur un des lits à la couette jaunâtre. J'observais le plafond couvers de tâches d'humidité. Cependant, des images désagréables vinrent parasiter ma contemplation. Un instant, je la revis, ses bras enlassant le corps de celui qui ne sera jamais plus mon mari. Je me redressai d'un bond pour chasser cette horrible image de ma tête. J'eu alors une magnifique idée pour m'éviter un peu de penser.


-"Bon, m'exclamai-je, moi je descend à l'épicerie en face. Vous voulez que je vous rapporte quelque chose?
-Une bière, fit Dean
-Un bière, fit Sam.
-Mais attend! Ne paye pas avec ton argent. Prend ça pour payer."
Il me tendis une carte de crédit. La particularité des cartes américaine, c'est que tout le monde peu les utiliser. Elles n'ont pas de code.
-"David Collins ? C'est une fausse carte !
-Chasseur, ça paye pas. C'est pour subsister! Comme tu vois, on s'offre pas le grand luxe pour les hôtels".

Je haussai les épaules. Après tout, ça sera lui qui aura des ennuis, pas moi. Je sortis et descendis les escaliers qui craquèrent affreusement sous mes pas.
Quand j'arrivai dehors, je pris une grosse bouffé de l'air chaud qui caressait doucement mon visage. Ne pas penser. Surtout, ne pas penser. Respirer. Et tenter, vainement, d'oublier.
Je me dirigeai vers l'épicerie. Tout en me faufilant entre les rayons, je pris un pack de bière. Je pris aussi des saucisses, des pâtes, de l'huile, des épices. Enfin des trucs à manger quoi!


Après être passée à la caisse avec une légère apréhension lors du paiement, je retournai dans la chambre. Les garçons ne s'apperçurent même pas de mon entrée tant ils étaient plongés dans leur travail. Je ne les imaginais pas si sérieux... J'entrai dans la mini cuisine et farfouillai dans le placard pour trouver une poële et une casserolle. J'entrepris de faire chauffer de l'eau avec une vieille plaque chauffante prêtée par l'hôtel. L'horreur! J'ai mis une demi-heure à faire cuire les pattes!


Cependant, je réussis tout de même à cuisiner quelque chose de correct. Je sortis donc, deux assietes à la main. M'armant d'un sourire, je me dirigeai vers les deux frêres assis l'un en face de l'autre à une petite table ronde, toujours plongés dans leurs recherches. Je déposai devant chacun d'eux une assiette bien remplie.
-"Le repas est prêt! m'exclamai-je. Mangez pendant que c'est chaud!"